INSTITUT DES DROITS DE L'HOMME DU BARREAU DE BORDEAUX
HUMAN RIGHTS INSTITUTE OF THE BAR OF BORDEAUX

INSTITUT DES DROITS DE L'HOMME DU BARREAU DE BRUXELLES
BRUSSELS BAR HUMAN RIGHTS INSTITUTE

INSTITUT DES DROITS DE L'HOMME DU BARREAU DE PARIS
HUMAN RIGHTS INSTITUTE OF THE BAR OF PARIS

INSTITUT DES DROITS DE L'HOMME DES AVOCATS EUROPEENS
EUROPEAN BAR HUMAN RIGHTS INSTITUTE

UNIONE FORENSE PER LA TUTELA DEI DIRITTI DELL'UOMO
ROMA

 

PRIX LUDOVIC TRARIEUX 2007

histoire du Prix

Prix International des droits de l'homme Ludovic-Trarieux 2007

Ludovic-Trarieux International Human Rights Prize 2007

Premio Internacional de Derechos Humanos Ludovic Trarieux 2007

Internationalen Ludovic-Trarieux-Menschenrechtspreis 2007

Prêmio Internacional de Direitos Humanos Ludovic Trarieux 2007

Premio Internazionale per i Diritti Umani Ludovic Trarieux 2007

Ludovic Trarieux Internationale Mensenrechtenprijs 2007

Depuis 1984

“L'Hommage international des avocats à un avocat ”

 

histoire du Prix

 

René Gómez Manzano

(CUBA)

lauréat du

Prix International des droits de l'homme Ludovic-Trarieux 2007

 

 

Le Jury composé de 21 avocats européens * a attribué le 11 mai 2007, le 12ème «PRIX INTERNATIONAL DES DROITS DE L'HOMME LUDOVIC TRARIEUX »

à l’avocat cubain

René Gómez Manzano

(Lire ci-après biographie).

 

 

 

René de Jesús Gómez Manzano, 63 ans, est non seulement un des principaux responsables de la dissidence cubaine mais surtout un avocat qui milite pour l'indépendance des avocats et œuvre depuis de longues années contre les violations des droits de l’homme à Cuba. En 1990, il est le premier à avoir fondé une organisation indépendante d’avocats, le Corriente Agramontista de Abogados Cubanos, qui préconisait la réforme du système judiciaire. En 1991, il a publié un manifeste appelant à l’instauration d’un État de droit, de l’indépendance des magistrats et à la démocratisation et la décentralisation de l’organisation judiciaire. Il a demandé en vain l’enregistrement de son groupe d’avocats indépendants qui n’étaient plus responsable que vis à vis des clients et non du gouvernement cubain alors que tous les avocats cubains pour exercer doivent obligatoirement être rattachés à des "bufetes colectivos" (collectifs d’avocats) contrôlés par le Ministère de la Justice. Pour toute réponse, le Ministre de la Justice l’a radié du "collectif d’avocat " auquel il était affilié.

 

Par la suite, il a ouvertement critiqué les irrégularités dans le déroulement des procédures judiciaires et a été arrêté et détenu à plusieurs reprises notamment en 1995 pour avoir été l’un des fondateurs du Concilio Cubano, rassemblement de plus de cent groupes non officiels incluant des association de défense des droits de l’homme, des groupements professionnels indépendants et des partis politiques.

 

En 1997, René Gómez Manzano a été le lauréat du Prix des Droits de l’Homme de l’American Bar Association. Il n’a pu se rendre aux Etats-Unis pour le recevoir en personne. Il a été arrête une semaine avant la cérémonie de remise, en juillet 1997.

 

En effet, René Gómez Manzano fut un des membres du fameux « Groupe des quatre » avec deux économistes, Marta Beatriz Roque Cabello, Vladimiro Roca Antúnez, et un ingénieur, Félix Bonne Carcaces qui ont été arrêtés le 16 juillet 1997, quelques jours après avoir rendu public au nom du "Grupo de Trabajo" [groupe de travail] de la dissidence intérieure, qu'ils ont fondé, un texte intitulé "La patria es de todos" (La patrie appartient à tous), un pamphlet contre le régime castriste dans lequel les auteurs faisaient un examen critique de la réalité du pays et lançaient un appel à la démocratie pour Cuba.

 

Devant l'inquiétude exprimée par des gouvernements étrangers pour ces quatre détenus, le Ministère des relations extérieures a soutenu qu’ils auraient accompli des menées pour renverser l'ordre légal et constitutionnel; avaient tenté d'empêcher la tenue des élections locales en organisant un boycottage; qu'ils auraient diffusé des données mensongères sur l'économie cubaine dans le but de décourager les investissements étrangers, et qu’ils disposeraient de l'appui du bureau chargé de la défense des intérêts américains à La Havane et travaillaient en liaison avec des chefs de groupes terroristes installés aux Etats-Unis.

 

Après dix neuf mois de détention, un procès à huis clos des quatre leaders de l'opposition cubaine du "Groupe des quatre", a été mené rapidement à La Havane, en mars 1999. Une dizaine de jours avant le procès, le Parlement cubain a voté une loi spéciale réprimant durement les activités de la dissidence. Des dizaines de sympathisants des inculpés venus les soutenir se sont fait arrêter le jour du procès. Le 4 mars 1999, le « tribunal » a condamné : René Gómez Manzano et Félix Bonné Carcassés à quatre ans de prison, Marta Beatriz Roque, à trois ans et demi de détention et Vladimiro Roca, ancien pilote de l'armée de l'air et fils du "héros révolutionnaire" Blas Roca, à cinq ans de prison. René Gómez Manzano reçut en outre une interdiction d’exercer la profession d’avocat pendant cinq ans. Après avoir effectué près de trois ans de prison, René Gómez Manzano a finalement été libéré, le 23 mai 2000 – l'avant dernier des "Quatre" . Amnesty international l’avait déclaré prisonnier d’opinion.

 

Libéré, il ne s’est pas découragé pour autant. Depuis 2000, il est vice-président de l'Assemblée pour la promotion de la société civile à Cuba (APSC),- illégale - qu’il a créée avec Marta Beatriz Roque et Félix Bonné Carcassés, deux autres dirigeants du « Groupe des quatre », qui regroupe 365 petits mouvements divers et qui devait tenir en mai 2005, son 1er Congrès pour la démocratie. Annoncé depuis plusieurs mois, le congrès de dissidents a été tenu dans un verger, le lieu de réunion, avec plan, étant annoncé au dernier moment sur Internet.

Le 22 juillet 2005, un rassemblement a été organisé à La Havane devant l'ambassade de France pour réclamer la libération des prisonniers politiques et protester contre la normalisation des relations franco-cubaine. Ce même 22 juillet 2005, René Gómez Manzano, qui n'y a pas participé, a été interpellé à son domicile.

 

Parmi les 33 interpellés, vingt-quatre d'entre eux ont été relâchés le lendemain et trois parmi lesquels René Gómez Manzano, ont été mis en accusation en vertu de la loi 88 de 1999 ( Ley de Protección de la Independencia Nacional y la Economía de Cuba, qui prévoit des peines de sept à quinze années d’emprisonnement

 

Inculpé depuis juillet 2005, d’“actes d’insubordination contre la sécurité de l’État cubain, René Gómez Manzano a été enfermé, sans jamais comparaître devant des juges, dans une prison de haute sécurité de Villa Clara, appelée Nieves Morejón. Un peu oublié par les ONG, après avoir passé une première fois près de quatre années en prison, il a du endurer pour son combat en faveur de l'indépendance des avocats 18 mois de détention sans procès. René Gomez Manzano a été remis en liberté le 8 février 2007. Bien que libéré, il ignore encore les suites qui seront données à l'accusation qui pèse contre lui.

 

Informations générales

 

À Cuba, la liberté d'expression et d'association est limitée. Il est fréquent que les membres d'organisations politiques ou de défense des droits humains non reconnues par les autorités soient la cible d'actes d'intimidation lorsqu'ils exercent leur droit à la liberté d'expression, de réunion et d'association.

Pour avoir tagué des slogans hostiles à Fidel Castro, l'avocat Rolando Jiménez Posada, 36 ans, qui détenu depuis le 25 mars 2003, a été condamné le 12 avril 2007 à 12 ans de prison lors d'un procès « secret », sans défense. Le 17 avril 2007, Martha Beatriz Roque Cabello a été menacée et harcelée en raison de ses activités politiques, par des individus disant appartenir aux forces de sécurité.

 

En savoir plus sur :  René GOMEZ MANZANO

 

Créé en 1984, le « Prix International des Droits de l'Homme – Ludovic-Trarieux » est décerné à « un avocat sans distinction de nationalité ou de barreau, qui aura illustré par son oeuvre, son activité ou ses souffrances, la défense du respect des droits de l'Homme, des droits de la défense, la suprématie du droit, la lutte contre les racismes et l'intolérance sous toutes leurs formes ».

 

Il est la plus ancienne et la plus prestigieuse des récompenses réservées à un avocat puisque son origine remonte au message de Ludovic Trarieux(1840-1904), fondateur, en 1898, au moment de l'Affaire Dreyfus, de la « Ligue des Droits de l'Homme et du Citoyen » : « Ce n'était pas seulement d'ailleurs la cause isolée d'un homme qui était à défendre, c'était, derrière cette cause, le droit, la justice, l'humanité ».

 

Un an après sa création, le Premier Prix a été attribué le 27 mars 1985 à Nelson Mandela alors emprisonné depuis 23 ans en Afrique du Sud. Il a été remis officiellement à sa fille, le 27 avril 1985, en présence de quarante bâtonniers venus d’Europe et d’Afrique. C’était alors le premier prix qui lui était décerné en France et le premier dans le monde par des confrères avocats. Cinq ans plus tard, le 11 février 1990, Nelson Mandela était libéré. A partir de cette date, le prix a été de nouveau attribué.

 

Depuis 2003, le prix est devenu l’Hommage désormais annuel des avocats à un avocat du monde. Il est décerné conjointement par l’Institut des Droits de l’Homme du Barreau de Bordeaux, l’Institut de Formation en Droits de l’Homme du Barreau de Paris, l’Institut des Droits de l’Homme du Barreau de Bruxelles, l'Unione forense per la tutela dei diritti dell'uomo (Rome) et l’Institut des Droits de l’Homme des Avocats Européens (IDHAE)), dont sont membres de grands barreaux européens investis dans les droits de l'homme au nombre desquels la Rechtsanwaltskammer de Berlin, l’Ordre français des Avocats du barreau de Bruxelles, le barreau de Luxembourg ou le Conseil National des barreaux de Pologne (Varsovie). Il est remis aux lauréats alternativement dans une des villes où chacun des instituts exerce son activité.

 

Précédents Lauréats :

 

1985:   Nelson MANDELA (Afrique du Sud)

1992:   Augusto ZÚÑIGA PAZ (Pérou)

1994:   Jadranka CIGELJ (Bosnie-Herzégovine)

1996 Najib HOSNI (Tunisie) et Dalila MEZIANE (Algérie)

1998 : ZHOU Guoqiang (Chine)

2000 : Esber YAGMURDERELI (Turquie)

2002 : Mehrangiz KAR (Iran)

2003 : Digna OCHOA et Bárbara ZAMORA (Mexique).

2004 : Akhtam NAISSE (Syrie)

2005 : Henri BURIN DES ROZIERS (Brésil)

2006: Parvez IMROZ (Inde)

2007: René GÓMEZ MANZANO (Cuba) **

 

**Prix non encore accepté. Conformément au règlement, le Prix  est définitivement attribué lors de la cérémonie officielle de remise personnellement au lauréat, ou à défaut, à un membre de sa famille, qui est prévue cette année, en octobre prochain à Bruxelles (Belgique).

 

 

* MEMBRES DU JURY 2007 : Bâtonnier Robert De Baerdemaeker, (Bruxelles), Bâtonnier Christian Charrière Bournazel, Bâtonnier désigné (Paris), Bâtonnier Yves Oschinsky, Dauphin , (Bruxelles), Presidente Mario Lana, Unione Forense (Roma), Bâtonnier J.-Pierre Chantecaille, ( La Rochelle), Bâtonnier Bertrand Favreau, IDHAE (Luxembourg), Me Christophe Pettiti, IDHAE (Luxembourg), Me Thierry Bontinck, IDHAE (Luxembourg), Me Marie-France Guet, IDHAE (Luxembourg), Me Zbigniew Cichon, (Cracovie), Me Rusen Ergec, (Bruxelles), Me Frédéric Krenc, (Bruxelles), Me Brigitte Azema Peyret, IDHBB (Bordeaux), Me Raymond Blet, IDHBB (Bordeaux), Me Philippe Froin, IDHBB (Bordeaux), Me Hélène Szuberla, IDHBB (Bordeaux), Michel Puechavy, ,IDHBP (Paris), Me Nicole Dehry, IDHBP (Paris), Me Nathalie Korchia, IDHBP (Paris), Me Annapaola Specchio, (Roma),

 

Haut de la page
Haut de la page

 

© www.ludovictrarieux.org

 

 

Envoyez nous un message :

idhae@idhae.org

 

Back to homepage