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PRIX LUDOVIC TRARIEUX 2008

Prix International des droits de l'homme Ludovic-Trarieux 2008

Ludovic-Trarieux International Human Rights Prize 2008

Premio Internacional de Derechos Humanos Ludovic Trarieux 2008

Internationalen Ludovic-Trarieux-Menschenrechtspreis 2008

Prêmio Internacional de Direitos Humanos Ludovic Trarieux 2008

Premio Internazionale per i Diritti Umani Ludovic Trarieux 2008

Ludovic Trarieux Internationale Mensenrechtenprijs 2008



Depuis 1984

“L’hommage des avocats à un avocat ”

 

Le Prix Ludovic-Trarieux U Aye Myint (BIRMANIE)

Prix International des droits de l'homme Ludovic-Trarieux 2008

Réuni le 17 mai 2008 dans la salle des délibérations du Conseil de l'Ordre du Barreau de Luxembourg à la Maison de l’Avocat, le Jury composé de 21 avocats d'Europe, a attribué à la majorité absolue des voix, le prix international des droits de l'Homme "Ludovic Trarieux" 2008 à l'avocat de Birmanie (Myanmar)
U Aye Myint
Le Prix lui a été remis le 22 octobre 2008 au Sénat à Rome par Madame Emma Bonino, vice présidente du sénat italien.(Photo UFTDU). ((La Cérémonie 2008 sur Youtube.)

**Rome - 22 octobre 2008 - Emma Bonino félicite le repésentant du lauréat après avoir remis le prix 2008, "La plus prestigieuse récompense attribué à un avocat en Europe".



U Aye Myint (alias Aye Myint Maung), avocat de la Division de Pegu, membre de la National League for Democracy (NLD) d'Aung San Suu Kyi, est spécialisé dans le droit du travail. En raison de ses fonctions, U Aye Myint, avocat d’une cinquantaine d’années, est une cible permanente de la junte militaire au pouvoir.
En juillet 2003, U Aye Myint a été arrêté en même temps que huit autres personnes (Zaw Thet Htwe, Zaw Zaw, l’étudiant Zar Naing Htun, Ne Win, le militant du Parti de l’Etat Mon Naing Yekkha (alias Shwe Mann), Than Htun, Myo Htway et Nai Min Kyi) . Le 28 novembre 2003, ils ont été condamnés à mort pour haute trahison par un tribunal militaire, en application de l’article 122 §1 du Code pénal accusés d’avoir transmis des informations à l’Organisation internationale du travail (OIT). Ils étaient accusés de complot en vue de l’assassinat de plusieurs responsables du SPDC et de planifier d’autres actes terroristes. Parmi les pièces à conviction présentées lors de l’audience figuraient divers documents attestant de contacts avec la Federation of Trade Unions-Burma (FTUB), un exemplaire en langue birmane du Rapport de 1998 de la Commission d’enquête du BIT sur le travail forcé en Birmanie et la carte de visite du responsable de liaison provisoire du BIT à Rangoun. En réalité, leur seul « crime » a été de transmettre des informations concernant le recours continu au travail forcé en Birmanie. La peine de mort prononcée contre U Aye Myint a été commuée en janvier 2005 en peine de trois années d’emprisonnement pour trahison, en partie pour avoir communiqué avec l’OIT.
Libéré en en janvier 2005, U Aye Myint a de nouveau été arrêté le 27 août 2005 pour avoir porté à la connaissance de l’OIT les plaintes d’habitants du village de Phanungdawthi qui affirmaient avoir été dépossédés de leurs terres par l’armée.
Les autorités l’avaient accusé d’avoir falsifié les informations accompagnant la plainte et l’avaient arrêté en vertu de la loi de 1950 sur l’état d’urgence, pour «propagation de fausses informations».
Il a été emprisonnée, en même temps que la militante que Su Su Nway qui en même temps que d'autres habitants de son village près de Rangoun étaient contraints à participer à des travaux non rémunérés sur le chantier de construction d'une route. Su Su Nway et les autres villageois ont engagé des poursuites contre l’administration de leur village pour les avoir obligés à travailler sans rémunération.
Su Su Nway et l'avocat U Aye Myint ont été emprisonnés pour avoir dénoncé certains agissements abusifs des autorités locales, notamment des cas de travail forcé et des confiscations de terres. En janvier 2005, la justice s’est prononcée en leur faveur. Après cette victoire, Su Su Nway aurait été menacée et harcelée par les dirigeants du village. Neuf mois plus tard, elle a été condamnée à dix-huit mois de prison : les nouvelles autorités du village l’ont poursuivie en justice pour diffamation parce qu’elle les aurait insultées.
U Aye Myint a été inculpé d'infraction à la section 5(e) de la loi «fourre-tout» sur les dispositions d'urgence. Le 31 octobre 2005, la Cour du canton de Daik-U, dans le département de Pegu, l'a reconnu coupable de «diffusion d’informations mensongères» et condamné à sept ans de prison en vertu de la loi de 1950 sur les dispositions d’urgence réprimant la diffusion d’informations mensongères. Il a été condamné le mois suivant à sept années d’emprisonnement au titre de la législation d’exception qui rend passible d’emprisonnement quiconque diffuse intentionnellement de fausses nouvelles tout en sachant qu'elles sont erronées ou en ayant des raisons de croire qu’elles le sont, en raison des troubles que cela pourrait occasionner. Aucun des paysans qu’il représentait n’aurait été poursuivi et tous auraient témoigné lors du procès de U Aye Myint qu’il avait transmis leurs plaintes légitimes en sa qualité d’avocat.
C’est ainsi la deuxième fois qu’il était condamné après avoir tenté de prendre contact avec l’OIT. Ses appels interjetés devant les tribunaux de district et de division ont été rejetés par procédure sommaire les 2 janvier 2006 et 7 mars 2006 respectivement. Invoquant sa condamnation, le 13 mai 2006, les autorités lui ont retiré sa licence d’avocat et l’ont fait rayer du barreau, en violation à ses règles. L’OIT a fait de la libération de Aye Mint dans un délai donné une condition de la poursuite de sa coopération avec la Birmanie. La junte l’a finalement fait libérer Su Su Nway, le 6 juin, et Aye Mint , le 8 juillet 2006 grâce à une forte pression de l'Organisation international du travail (OIT). Mais à la fin de l’année 2006, sa licence ne lui avait toujours pas été restituée.
A l'occasion de la protestation des moines de septembre 2007, U Aye Myint, a été arrêté le 25 septembre à Pegu.Il a libéré le 31 octobre.
Récemment, le 15 janvier 2008, U Aye Myint, au nom de Guiding Star legal aid group, a déposé des plaintes d'un groupe de fermiers du village de Baw Ne qui soutiennent qu'ils ont été forcés à cultiver des terres le long de la route Rangoon-Mandalay dont la propriété leur avait été promise en échange par les fonctionnaires locaux.
Après qu'ils eussent travaillé la terre pendant la saison des pluies, ils ont voulu occuper les terres lorsqu'ion leur a révélé qu'elles étaient la propriété d'un parent de chef de la junte, le général Than Shwe. Le 28 décembre 2007, ils ont été inculpés en vertu de la section 447 du code pénal et encourent un emprisonnement. U Aye Myint s'occupe actuellement de rechercher des témoins et de réunir les témoignages des membres de la famille des villageois emprisonnés pour déposer une plainte pour travail forcé à l'OIT.

Envoyer des félicitations à U Aye Myint pour son Prix

 

Créé en 1984, le « Prix International des Droits de l'Homme – Ludovic Trarieux » est décerné à « un avocat sans distinction de nationalité ou de barreau, qui aura illustré par son œuvre, son activité ou ses souffrances, la défense du respect des droits de l'Homme, des droits de la défense, la suprématie du droit, la lutte contre les racismes et l'intolérance sous toutes leurs formes ».

 

Il est la plus ancienne et la plus prestigieuse des récompenses réservées à un avocat puisque son origine remonte au message de Ludovic Trarieux (1840-1904), fondateur, en 1898, au moment de l'Affaire Dreyfus, de la « Ligue des Droits de l'Homme et du Citoyen » : « Ce n'était pas seulement d'ailleurs la cause isolée d'un homme qui était à défendre, c'était, derrière cette cause, le droit, la justice, l'humanité ».

 

Un an après sa création, le Premier Prix a été attribué le 27 mars 1985 à Nelson Mandela alors emprisonné depuis 23 ans en Afrique du Sud. Il a été remis officiellement à sa fille, le 27 avril 1985, en présence de quarante bâtonniers venus d’Europe et d’Afrique. C’était alors le premier prix qui lui était décerné en France et le premier dans le monde par des confrères avocats. Cinq ans plus tard, le 11 février 1990, Nelson Mandela était libéré. A partir de cette date, le prix a été de nouveau attribué.

 

Depuis 2003, le prix est devenu l’Hommage désormais annuel des avocats à un avocat du monde. Il est décerné conjointement par l’Institut des Droits de l’Homme du Barreau de Bordeaux, l’Institut de Formation en Droits de l’Homme du Barreau de Paris, l’Institut des Droits de l’Homme du Barreau de Bruxelles, l'Unione forense per la tutela dei diritti dell'uomo (Rome) et l’Institut des Droits de l’Homme des Avocats Européens (IDHAE)), dont sont membres de grands barreaux européens investis dans les droits de l'homme au nombre desquels la Rechtsanwaltskammer de Berlin, l’Ordre français des Avocats du barreau de Bruxelles, le barreau de Luxembourg ou le Conseil National des barreaux de Pologne (Varsovie). Il est remis aux lauréats alternativement dans une des villes où chacun des instituts exerce son activité.

 

1985: Nelson MANDELA (Afrique du Sud)

1992: Augusto ZÚÑIGA PAZ (Pérou)  †

1994: Jadranka CIGELJ (Bosnie-Herzégovine)

1996 Najib HOSNI (Tunisie) et Dalila MEZIANE (Algérie)

1998 : ZHOU Guoqiang (Chine)

2000 : Esber YAGMURDERELI (Turquie)

2002 : Mehrangiz KAR (Iran)

2003 : Digna OCHOA et Bárbara ZAMORA (Mexique).

2004 : Akhtam NAISSE (Syrie)

2005 : Henri BURIN DES ROZIERS (Brésil)

2006: Parvez IMROZ (Inde)

2007 : René GÓMEZ MANZANO (Cuba)

2008: U AYE MYINT (Birmanie)



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