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Prix International des droits de l'homme Ludovic-Trarieux 2010

Ludovic-Trarieux International Human Rights Prize 2010

Premio Internacional de Derechos Humanos Ludovic Trarieux 2010

Internationalen Ludovic-Trarieux-Menschenrechtspreis 2010

Prêmio Internacional de Direitos Humanos Ludovic Trarieux 2010

Premio Internazionale per i Diritti Umani Ludovic Trarieux 2010

Ludovic Trarieux Internationale Mensenrechtenprijs 2010



Depuis/Since/Desde/Dal 1984

 

“L’hommage des avocats à un avocat ”

“The award given by lawyers to a lawyer”

“El homenaje de abogados a un abogado ”

“L'omaggio degli avvocati ad un avvocato”

 

Le Prix Ludovic-Trarieux Karinna MOSKALENKO (RUSSIE) **
Prix International des droits de l'homme Ludovic-Trarieux 2010

 

Réuni le 11 juin 2010 dans la salle des délibérations du Conseil de l'Ordre du Barreau  au Palais de Justice de Bruxelles, le Jury composé de 21 avocats d'Europe, a attribué à la majorité absolue des voix, le prix international des droits de l'Homme "Ludovic Trarieux" 2010 à  Madame Karinna Moskalenko (RUSSIE).


Le Prix doit être remis à la lauréate en octobre 2010.


Karinna Akopovna Moskalenko, avocate au barreau de Moscou, membre du Groupe d’Helsinki de Moscou, a créé en 1994, à Moscou, l'association dénommée "le Centre de Protection Internationale" (CPI), dont elle est la directrice. L'ONG, Enregistrée en France fin 2006, est spécialisée dans la défense de détenus dans les prisons russes et les disparitions forcées en Tchétchénie. Elle a déposé depuis plus de 10 ans plusieurs plaintes à la Cour européenne des droits de l’Homme.

 

Avec le Centre de Protection Internationale, Karinna Moskalenko se livre inlassablement à un véritable travail pédagogique constituant un véritable collège d’enseignement des droits de l’homme. Elle participe à la formation en cette matière, auprès des autres associations nationales et pour des programmes financés par le Conseil de l'Europe. Depuis plusieurs années, elle milite pour l'abolition de la peine de mort. Aujourd’hui 32 centres existent dans toutes les régions du pays, afin d'aider les personnes à saisir les instances internationales. Le CPÏ reçoit plus de 400 lettres par mois de prisonniers.

 

En sa qualité d'avocat, Karinna Moskalenko n’a cessé de promouvoir la mise en œuvre des moyens de protection juridictionnelle internationale pour remédier aux situations de non-droit en Russie.. Elle a été l'artisan de la première condamnation de la Russie par la Cour européenne des Droits de l'Homme avec l’affaire Kalashnikov c. Russie du 15 juin 2002, puis dans les affaires Lantzov pour violation du droit à la vie et Grydin pour violation de la présomption d'innocence, devant le Comité des Droits de l'Homme de l'ONU.

 

Elle a défendu -avec succès devant la Cour Constitutionnelle de Russie, un groupe de victimes de la catastrophe de Tchernobyl (19 juin 2002), de Kimirov (26 novembre 2002), décision d'une importance procédurale essentielle: tout condamné peut faire appel territorialement devant la juridiction de 1ère Instance

 

Karinna Moskalenko défend des clients dans plusieurs dossiers politiques sensibles : elle est l'avocate entre autres de la famille d'Anna Politkovskaïa, journaliste russe assassinée le 7 octobre 2006, de l'ex-champion du monde d'échecs et opposant russe Garry Kasparov, qui lutte pour sa liberté d'expression ou encore de Mikhaïl Khodorkovski, le fondateur de la compagnie pétrolière Ioukos.

 

Dans sa lutte, contre la violation des Droits de l'Homme, Karinna Moskalenko s'est faite le porte-parole des victimes en Tchétchènie. En effet la situation concernant la violation des Droits de l'Homme en Tchétchènie par les forces de l'ordre et les forces armées a été stigmatisée par le Conseil de l'Europe. Pour éviter sa suspension du Conseil de l'Europe, la Russie a créé des commissions indépendantes afin de rechercher et juger les criminels, dont l'indépendance n'est que formelle. Sur les 914 requêtes déposées devant la Cour de Strasbourg, 60 concernent le problème de la Tchétchènie et Karinna Moskalenko est en charge de ces dossiers.

 

Karinna Moskalenko illustre les difficultés des avocats des droits de l'homme en Russie qui essayent de travailler dans la légalité. En Russie, les avocats défenseurs des violations des Droits de l'Homme sont la cible de la police: mauvais traitements, arrestations, et cela afin de couvrir leur action criminelle. Elle-même a plusieurs fois fait face à des tentatives de radiation du barreau afin de défendre les droits de l’Homme en Russie. Elle a reçu des menaces en ce sens de la part de certains magistrats, si elle persistait à soutenir toutes les violations en regard des traités Internationaux. Le 28 mars 2000, Karinna Moskalenko a été agressée par l'unité du crime organisé, alors qu'elle tentait d'assister un client illégalement détenu par cette organisation. Elle a déposé plainte auprès du Procureur, celle-ci a été rejetée.

 

En octobre 2005, Mme Moskalenko a été menacée d’être privée de sa licence pour sa participation à la défense de M. Khodorkovski, ancien propriétaire de la compagnie pétrolière IOUKOS, condamné à 9 ans de privation de liberté au terme d’un procès aux motivations politiques qui a eu une grande résonance politique en Russie et à l’étranger. En juillet 2006, l’inspection des impôts a ordonné au Centre d’assistance à la défense internationale de payer un impôt sur tous les projets menés entre 2002 et 2004, une pénalité de 100 pour cent ainsi qu’une amende, pour un coût total de 130 000 euros.

 

Le 4 février 2007, Karinna Moskalenko et 4 autres avocats de M. Khodorkovski ont été arrêtés à l’aéroport de Moscou alors qu’ils s’apprêtaient à se rendre en Sibérie pour assister leur client. Madame Moskalenko a été relâchée après une fouille détaillée de ses bagages, lesquels contenaient notamment des documents confidentiels concernant la plainte déposée par M. Khodorkovski à la Cour Européenne des droits de l’Homme.

 

Le 18 avril 2007, le Procureur général de la Fédération de Russie avait initié une procédure afin de la priver de son statut d’avocat pour cause de non respect de l’éthique professionnelle et d’obstruction à l’enquête concernant l’affaire de Mikhaïl Khodorkovski. Le 22 juin 2007, le Conseil de l'Ordre des Avocats de Moscou a rejeté la demande du Parquet général de la Fédération de Russie de radiation du tableau des avocats de Karinna Moskalenko. Le Président de l'Ordre des Avocats, Genry Reznik a affirmé que la décision du Conseil était définitive et ne pouvait pas faire l'objet d'un appel.

 

Quand Karinna Moskalenko a revu la journaliste d'opposition Zoïa Svetova pour une conférence de presse, à Paris, celle-ci lui a lancé: «Tiens, t'es toujours en vie?». En octobre 2008 Karinna Moskalenko et plusieurs autres membres de sa famille, y compris ses enfants, ont commencé à éprouver des malaises : maux de tête incessants, vertiges, nausées. L'époux de Karinna Moskalenko a alors inspecté leur véhicule et a découvert, sous les sièges avant, une substance ressemblant à du mercure. La famille Moskalenko a alors prévenu la police, qui a emporté les échantillons pour analyse et ouvert une enquête.
 

Interrogée en mars 2010, sur la question de savoir si elle se sent en danger, Karinna Moskalenko a déclaré : « Après la mort d’Anna Politkovskaïa, je pensais que personne n’était en sécurité en Russie. Après celle de Litvenenko, je pensais que personne n’était en sécurité à Londres. Même la notoriété n’est plus une protection. Mais comme je l’ai dit à mon mari, je mène une activité professionnelle et je ne peux pas penser au danger. »

 

**Award not yet accepted.

According to the regulations of the award, the Prize is regarded as definitively awarded only if the member elected or a member of his family accepts it and comes to receive it at the time of a ceremony from handing-over which is held this year in October.

 

 

 

Créé en 1984, le « Prix International des Droits de l'Homme – Ludovic-Trarieux » est décerné à « un avocat sans distinction de nationalité ou de barreau, qui aura illustré par son œuvre, son activité ou ses souffrances, la défense du respect des droits de l'Homme, des droits de la défense, la suprématie du droit, la lutte contre les racismes et l'intolérance sous toutes leurs formes ».

 

Il est la plus ancienne et la plus prestigieuse des récompenses réservées à un avocat puisque son origine remonte au message de Ludovic Trarieux (1840-1904), fondateur, en 1898, au moment de l'Affaire Dreyfus, de la « Ligue des Droits de l'Homme et du Citoyen » : « Ce n'était pas seulement d'ailleurs la cause isolée d'un homme qui était à défendre, c'était, derrière cette cause, le droit, la justice, l'humanité ».

 

Un an après sa création, le Premier Prix a été attribué le 27 mars 1985 à Nelson Mandela alors emprisonné depuis 23 ans en Afrique du Sud. Il a été remis officiellement à sa fille, le 27 avril 1985, en présence de quarante bâtonniers venus d’Europe et d’Afrique. C’était alors le premier prix qui lui était décerné en France et le premier dans le monde par des confrères avocats. Cinq ans plus tard, le 11 février 1990, Nelson Mandela était libéré. A partir de cette date, le prix a été de nouveau attribué.

 

Depuis 2003, le prix est devenu l’Hommage désormais annuel des avocats à un avocat du monde. Il est décerné conjointement par l’Institut des Droits de l’Homme du Barreau de Bordeaux, l’Institut de Formation en Droits de l’Homme du Barreau de Paris, l’Institut des Droits de l’Homme du Barreau de Bruxelles, l'Unione forense per la tutela dei diritti dell'uomo (Rome) et l’Institut des Droits de l’Homme des Avocats Européens (IDHAE)), dont sont membres de grands barreaux européens investis dans les droits de l'homme au nombre desquels la Rechtsanwaltskammer de Berlin, le barreau de Luxembourg ou le Conseil National des barreaux de Pologne (Varsovie) et l'Union Internationale des Avocats (UIA) Il est remis aux lauréats alternativement dans une des villes où chacun des instituts exerce son activité.

 

LAUREATS DEPUIS

1984

 

1985:   Nelson MANDELA (Afrique du Sud)

1992:   Augusto ZÚÑIGA PAZ (Pérou)

1994:   Jadranka CIGELJ (Bosnie-Herzégovine)

1996 Najib HOSNI (Tunisie) et Dalila MEZIANE (Algérie)

1998 : ZHOU Guoqiang (Chine)

2000 : Esber YAGMURDERELI (Turquie)

2002 : Mehrangiz KAR (Iran)

2003 : Digna OCHOA et Bárbara ZAMORA (Mexique).

2004 : Akhtam NAISSE (Syrie)

2005 : Henri BURIN DES ROZIERS (Brésil)

2006: Parvez IMROZ (Inde)

2007 : René GÓMEZ MANZANO (Cuba)

2008 : U AYE MYINT (Birmanie)

2009 : Beatrice MTETWA (Zimbabwe)

 

 

 



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